L’histoire de la chirurgie de la cataracte
La technologie moderne permet de régler les problèmes oculaires rapidement et en toute sécurité, mais il a fallu des années aux médecins pour peaufiner ces interventions fiables. Les chirurgies oculaires ont toujours existé, et l’être humain a essayé de guérir les problèmes visuels pendant des siècles. C’est particulièrement vrai en ce qui a trait aux traitements des cataractes. De nos jours, nous retirons les cataractes en pratiquant une chirurgie mineure, mais les ophtalmologistes du passé ont essayé diverses méthodes avant nous pour se débarrasser des cristallins devenus opaques.
Les anciennes techniques de retrait des cataractes
Selon News Medical, un médecin indien nommé Maharshi Sushruta a noté ses tentatives de créer un processus de retrait efficace vers 800 av. J.-C. dans son traité intitulé Sushruta Samhita, Uttar Tantra. En effet, le Dr Sushruta y a décrit l’utilisation d’une aiguille pour pousser le cristallin opaque dans l’arrière de l’œil. Une fois le cristallin disloqué, il entrait dans la cavité vitréenne, ce qui aidait parfois les patients aveuglés à obtenir une vision limitée.
Cette technique devint connue sous le nom d’« abaissement » et on l’utilisait aussi en Égypte et en Chine. Habituellement, on ne pratiquait la chirurgie que lorsque les cristallins du patient étaient extrêmement durs, lourds et presque entièrement opaques. Et bien qu’elle devint une solution relativement courante pour traiter les cataractes graves, cette intervention était extrêmement inefficace, entraînait souvent la cécité totale et s’accompagnait généralement d’effets indésirables pénibles.
News Medical a signalé que les archives révèlent que des médecins ont essayé de pratiquer des chirurgies pour retirer les cataractes dès le IIe siècle d’après une technique mise au point par le médecin grec Antyllus. En effet, il a été établi que ces derniers utilisaient des ventouses en bronze pour retirer les cristallins opaques, a expliqué la source.
L’anesthésie topique contribue au progrès technique
Une approche plus moderne au retrait de la cataracte a été adoptée pour la première fois en France vers la fin des années 1740. On avait recours à l’anesthésie topique, ce qui rendait l’expérience plus sécuritaire et plus confortable pour les patients. Les médecins faisaient alors une petite incision dans la cornée et retiraient le cristallin complet par cette ouverture. Le cristallin devait demeurer intact durant ce processus. Sinon, il devenait irréparable. C’est pourquoi les médecins ne pratiquaient cette intervention que chez les patients dont les cataractes étaient à un stade tellement avancé qu’elles avaient rendu le cristallin complètement dur et opaque.
Aujourd’hui, la chirurgie de la cataracte est un processus courant, mais il s’agissait d’une intervention plutôt invasive au XVIIIe siècle. Les patients devaient demeurer complètement immobiles durant le processus de guérison postopératoire, alors on les immobilisait souvent au moyen de sacs de sable lourds. Cette chirurgie était également associée à un taux de mortalité élevé.
The Rila Group a expliqué que les instruments chirurgicaux et les méthodes de sédation se sont raffinés au cours des XVIII et XIXe siècles, ce qui a aidé les chirurgiens à peaufiner leurs techniques. Les outils médicaux plus petits et plus précis, ainsi que les améliorations de l’éclairage chirurgical ont joué un rôle très important dans l’amélioration du processus. Toutefois, les progrès médicaux pour rendre la chirurgie sécuritaire, rapide et courante ne sont apparus qu’au milieu du XXe siècle. C’est pourquoi, à l’époque, lorsqu’un patient recevait un diagnostic de cataracte, cela signifiait généralement qu’il deviendrait lentement aveugle. Unite For Sight a noté que ce phénomène est apparent lorsqu’on admire les œuvres des artistes comme Monet et Degas, qui sont décédés en 1926 et en 1917, respectivement. Ces peintres se concentraient souvent sur les mêmes sujets durant leur carrière, alors on peut facilement voir comment leur vision s’est détériorée au fil du temps.
La science moderne réalise de grands progrès
La chirurgie de la cataracte a finalement été peaufinée en 1967 avec l’invention du concept de la phacoémulsification par le Dr Charles Kelman. Cette technique, qui est toujours utilisée de nos jours, emploie une technologie à ultrasons et permet de créer de très petites incisions. Aujourd’hui, les ouvertures sont généralement de moins de trois millimètres. Cette méthode d’extraction du cristallin a rapidement été suivie par des progrès dans le domaine des lentilles artificielles. À peu près au même moment où le Dr Kelman a mis au point sa technique chirurgicale, on inventait aussi les lentilles en silicone et en acrylique. On peut plier les lentilles faites à partir de ces matériaux et les insérer dans les petites incisions. Ces dernières se déplient ensuite une fois qu’elles sont installées dans les yeux. Cette méthode a révolutionné les traitements de la cataracte et a fait de la chirurgie de la cataracte le processus simple que nous connaissons aujourd’hui.