L’effet des commotions cérébrales sur la vision
Personne n’est à l’abri d’une commotion cérébrale. Cette blessure peut survenir à nombre d’occasions et avoir différents degrés de gravité. Saviez-vous qu’une commotion cérébrale peut également affecter la vision de la personne qui la subit? Poursuivez votre lecture pour en apprendre davantage sur le diagnostic, les symptômes et le traitement des commotions cérébrales.
Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale?
Une commotion cérébrale est une lésion traumatique au cerveau. Comme son nom qui vient du latin commotio (« secousse ») le suggère, une commotion cérébrale survient lorsque le cerveau heurte violemment la boîte crânienne. Contrairement à ce qu’on peut penser, cette blessure peut se produire sans recevoir de coup à la tête. Le simple choc que subit une voiture au cours d’un accident de la route, par exemple, peut suffire à causer une commotion cérébrale à la personne à bord du véhicule. Le fait d’avoir déjà souffert d’une commotion cérébrale accroît la vulnérabilité à des commotions supplémentaires. Il existe toutefois d’autres facteurs de risque, comme la pratique de certains sports de contact (le football, le soccer et la boxe, par exemple), les chutes et les coups directs à la tête.
Quels sont les symptômes d’une commotion?
Les symptômes les plus courants d’une commotion, dont la gravité peut varier grandement, sont les suivants :
- Mal de tête
- Acouphène
- Nausée
- Vomissement
- Fatigue ou somnolence
- Vision trouble
- Confusion ou sensation d’avoir le cerveau « embrouillé »
- Perte de mémoire de l’événement
- Étourdissements
Bien qu’une commotion cérébrale s’accompagne parfois d’un évanouissement, il ne faut pas se fier uniquement à ce symptôme pour conclure qu’une personne en a bel et bien subi une.
Les symptômes d’une commotion cérébrale peuvent se manifester plusieurs jours après la blessure et pas toujours immédiatement après. Il faut également savoir que les symptômes des enfants peuvent différer de ceux des adultes, particulièrement en raison du fait que les enfants ne peuvent pas toujours bien exprimer ce qu’ils ressentent. Si vous pensez qu’un enfant est victime d’une commotion cérébrale, soyez à l’affût des symptômes suivants :
- Confusion
- Lassitude
- Irritabilité
- Perte d’équilibre
- Pleurs excessifs
- Changement d’habitudes d’alimentation et de sommeil
- Perte d’intérêt envers ses jouets favoris
- Vomissement
- Convulsions
Comment diagnostique-t-on une commotion cérébrale?
Ce sont habituellement les symptômes que présente une personne qui permettent de diagnostiquer une commotion cérébrale. Le médecin qui soupçonne une commotion soumet souvent son patient à un examen neurologique ainsi qu’à des tests d’équilibre, de coordination et de mémoire. Il n’est pas toujours facile de diagnostiquer une commotion, particulièrement si ses symptômes sont légers.
Un examen des yeux peut être utile dans le diagnostic des traumatismes à la tête comme les commotions et la maladie de Parkinson. On peut avoir recours au test spécialisé de King-Devick durant lequel on suit les yeux du patient alors que ce dernier lit une série de chiffres le plus rapidement possible. Cet outil permet au médecin d’évaluer les saccades (mouvements rapides des yeux), l’attention et l’interprétation visuelle du patient. Il existe même des applications qui facilitent le diagnostic d’une commotion cérébrale, comme celle-ci qui mesure la réaction d’une pupille à la lumière.
Puisque les examens d’imagerie comme la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique ne permettent habituellement pas de déceler de commotion, on les réalise avant tout pour s’assurer de l’absence d’hémorragie causée par la blessure.
Comment une commotion affecte-t-elle les yeux et la vision?
Puisque plusieurs régions du cerveau jouent un rôle dans le processus de la vision, il n’est pas surprenant de constater que les commotions cérébrales peuvent causer des symptômes qui touchent les yeux ou la vision. Les problèmes de vision (qu’on appelle parfois syndrome visuel post-traumatique) sont courants et peuvent comprendre ces symptômes :
- Vision trouble ou difficulté à faire la mise au point sur des objets
- Sensibilité à la lumière
- Difficulté à lire (ne plus être capable de retrouver la dernière phrase qu’on a lue, par exemple)
- Mal de tête au moment d’effectuer des tâches qui sollicitent la vision
- Perte de vision périphérique
- Vision double
- Difficulté à bouger les yeux
Qu’il s’agisse de travailler ou d’être à l’école, de tels symptômes peuvent nuire considérablement au quotidien.
Une commotion cérébrale peut avoir des conséquences graves, quoique rares :
- Décollement de la rétine : Le choc que subit la tête et qui entraîne une commotion cérébrale peut suffire à causer un décollement de la rétine qui nécessite une intervention chirurgicale immédiate.
- Hémorragie vitréenne : Une commotion cérébrale peut également entraîner la rupture de vaisseaux sanguins et l’écoulement de sang dans la substance gélatineuse de l’œil (humeur vitrée), causant ainsi une vision embrouillée, des corps flottants ou le rougissement de la vision, par exemple. Ces symptômes se résorbent parfois d’eux-mêmes, bien qu’il arrive qu’on prescrive des médicaments pour accélérer le processus de guérison.
- Lésion du nerf optique : Une augmentation de la pression dans le cerveau peut exercer une pression sur le nerf optique et entraîner une perte de vision partielle ou totale. Si vous avez subi une commotion cérébrale ou une blessure à la tête, vous devez absolument passer un examen de la vue, car une perte de vision en raison d’une lésion au nerf optique est irréversible.
Les neuro-optométristes et les neuro-ophtalmologistes sont spécialisés dans le traitement des commotions cérébrales, car ces blessures sont liées au système visuel. Si vous pensez avoir subi une commotion cérébrale, il est important que vous preniez rendez-vous avec un professionnel de la vue pour discuter de la situation. Un examen de la vue complet permettra de diagnostiquer non seulement une commotion, mais également les conséquences de cette dernière sur vos yeux ou votre vision, comme celles que nous avons abordées précédemment.
Les effets de commotions cérébrales multiples sont-ils cumulatifs?
Si une personne subit d’autres commotions cérébrales avant d’avoir complètement guéri de sa première, ses symptômes pourraient s’aggraver et sa guérison se prolonger. C’est pourquoi il est important de toujours suivre les directives des médecins et de s’accorder une période de repos complet avant de retourner à l’école, de reprendre le travail ou de recommencer à faire du sport. Il faudra poursuivre les recherches afin de déterminer le nombre limite de commotions cérébrales qu’il importe de ne pas dépasser pour sa sécurité ainsi que les conséquences de telles blessures, dont le syndrome post-commotionnel et l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une affection controversée.
Comment traite-t-on les commotions cérébrales?
Le repos est le principal traitement contre une commotion cérébrale, peu importe les symptômes que vous ressentez. On peut toutefois vous recommander d’autres solutions en fonction de vos symptômes, comme la prise d’analgésiques pour soulager votre douleur.
La période dont vous avez besoin pour récupérer varie selon le niveau de gravité de votre commotion et peut être plus longue que la moyenne si vous avez déjà subi d’autres commotions. À la suite d’une commotion, la guérison peut prendre aussi peu que quelques jours ou semaines, mais parfois plus longtemps encore, particulièrement si la blessure est grave. Certains symptômes peuvent persister si on ne respecte pas les directives du médecin, comme s’accorder suffisamment de repos.
Si vous avez subi une blessure à la tête ou pensez souffrir d’une commotion cérébrale, vous devez consulter un médecin le plus rapidement possible.