Ce qu’il faut savoir sur la fatigue visuelle numérique

De nos jours, il n’est pas rare d’occuper un emploi qui demande d’être devant un ordinateur toute la journée. Quand on tient compte de la sédentarité grandissante au travail et de l’utilisation accrue d’appareils mobiles, il est facile d’expliquer l’apparition de ce problème des temps modernes qu’est la fatigue visuelle numérique. Pourtant, même si cette dernière est courante, il est possible de bien la gérer.

Qu’est-ce que la fatigue visuelle numérique?

La lecture d’un livre est très différente de celle d’un texte à l’ordinateur ou à l’écran d’autres appareils électroniques. Un livre est un objet statique : aucune lumière n’éclaire ses pages, et sa luminosité ne change jamais, pour autant que le lecteur se trouve dans un endroit bien éclairé. Quand on regarde un écran d’ordinateur, nos yeux doivent constamment s’ajuster aux pixels changeants d’une page Web ou d’une vidéo, par exemple, mais aussi à ceux qui nous permettent d’écrire du texte ou d’effectuer d’autres tâches.

Beaucoup de gens utilisent des appareils électroniques la plus grande partie de leur temps, autant au travail qu’à la maison : ils regardent la télévision, utilisent leur cellulaire ou se servent d’une tablette, par exemple. Fixer un écran fatigue davantage les yeux que lire une simple feuille de papier. C’est pourquoi une utilisation prolongée d’appareils électroniques contribue à la fatigue visuelle numérique.

Plus de 90 % des utilisateurs d’appareils électroniques présentent des symptômes de cette fatigue que l’on appelle également syndrome de la vision artificielle ou simplement fatigue oculaire.

Certains troubles de la vue, comme la myopie (difficulté à voir de loin), peuvent exacerber les symptômes de la fatigue visuelle numérique.

Quels sont les symptômes de la fatigue visuelle numérique?

La fatigue visuelle numérique peut se manifester de différentes façons. Une personne cligne les yeux environ 15 fois par minute, une fréquence moyenne qui se situe plutôt entre 5 et 8 fois lorsqu’on regarde un écran d’ordinateur. Quand on ne cligne pas assez les yeux, ces derniers ne produisent pas suffisamment d’huiles et de larmes naturelles pour assurer leur lubrification adéquate : on peut alors souffrir de sécheresse oculaire ou avoir une vision floue.

Il n’est pas rare que la fatigue visuelle numérique soit responsable de maux de tête, d’une irritation oculaire, d’une vision double, d’un larmoiement excessif, de douleur oculaire et même de maux de cou ou d’épaules.

La fatigue visuelle numérique n’entraîne habituellement pas de maladies graves, mais elle peut mener à certaines complications si on ne s’attarde pas à ses symptômes. Une fatigue visuelle numérique qu’on ne traite pas peut entre autres être la cause d’une inflammation oculaire, d’une érosion ou d’un ulcère cornéen, ou d’autres troubles de la vue.

Si vos symptômes vous inquiètent, consultez un optométriste; il pourra vous confirmer que vous souffrez de fatigue visuelle numérique et non d’un trouble plus grave encore. De plus, il vous conseillera sur la bonne façon de traiter vos symptômes.

Peut-on guérir la fatigue visuelle numérique?

Il n’existe pas de « remède » en tant que tel à la fatigue visuelle numérique, à moins de délaisser soudainement les appareils électroniques ou d’en réduire considérablement l’utilisation. On peut toutefois en soulager les symptômes de différentes façons.

On a déjà soupçonné la lumière bleue (que l’écran des appareils électroniques émet en grande quantité) de contribuer à la fatigue visuelle numérique. Toutefois, une étude au cours de laquelle on a comparé l’effet de filtres bloquant la lumière bleue à celui de filtres neutres a permis de montrer que les filtres spécialisés ne permettaient pas d’atténuer les symptômes de la fatigue visuelle numérique. Selon les auteurs de l’étude, la lumière bleue n’est pas responsable de la fatigue visuelle numérique. De plus, ils proposent d’autres solutions (amélioration de l’ergonomie des postes de travail, pauses fréquentes, etc.) pour en gérer efficacement les symptômes plutôt que d’avoir recours à des dispositifs qui filtrent la lumière bleue.

Vous connaissez peut-être déjà certaines applications (comme cette extension pour le navigateur Chrome) qui rappellent à l’utilisateur de suivre la règle du 20‑20‑20.

Toutes les 20 minutes, prendre 20 secondes pour regarder à au moins 20 pieds (6 mètres) de soi.

Ces applications agissent comme un minuteur qui invite à faire une pause au bon moment pour cligner et détendre ses yeux. Si vos yeux sont souvent secs, vous pouvez aussi essayer de les lubrifier avec des larmes artificielles.

Vous devriez également vous assurer de la bonne ergonomie de votre poste de travail. Placez l’écran de votre ordinateur à une longueur de bras de vous en veillant à ce que son centre soit à un angle de 20 degrés sous le niveau de vos yeux. Pour y arriver, il se pourrait que vous deviez modifier la hauteur de votre fauteuil ou de votre bureau.

Si vous portez des verres de contact pour travailler à l’ordinateur toute la journée, vous ressentez peut-être de l’inconfort. Il est intéressant de savoir que les verres de contact souples sont composés jusqu’à 50 % d’eau. Si vous ne clignez pas suffisamment les yeux durant la journée, vos verres peuvent devenir inconfortables en raison de l’évaporation de l’eau qu’ils contiennent. Même s’ils ne causent pas la fatigue visuelle numérique, les verres de contact peuvent en aggraver les symptômes.

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