La vue des requins : similaire à celle des humains
Bien que la plupart des poissons aient des yeux similaires à ceux des mammifères et des oiseaux, ce qui intéresse les scientifiques, c’est surtout la façon dont certains groupes de poissons — comme les requins — utilisent leur vue.
Tout comme les autres vertébrés, l’œil du requin est composé d’une rétine, d’une cornée et d’un cristallin. La rétine contient des bâtonnets qui donnent une bonne vision au requin en conditions de faible éclairage et, contrairement à la majorité des poissons, il a la capacité de contracter et de dilater ses pupilles.
Par contre, les yeux du requin sont petits proportionnellement à sa tête et le fait qu’ils soient situés près de son cou limite son champ de vision. C’est pourquoi les chercheurs ont longtemps débattu à savoir dans quelle mesure les requins utilisaient leur vue pour chasser.
Mais aussi parce que les requins ont un véritable sixième sens : l’électroréception. En effet, ils possèdent des organes sensitifs spéciaux à la surface de leur visage qui détectent les champs électromagnétiques émis par les autres poissons et organismes. Pendant longtemps, les scientifiques pensaient que leurs limitations visuelles associées à leurs habiletés accrues d’électroréception faisaient en sorte que les requins n’avaient pas besoin de se fier à leur vue pour chasser.
Des chercheurs de la University of Western Australia ont ensuite découvert de nouveaux indices laissant croire que la vue des requins serait en fait plus importante que ce qu’on pensait. L’équipe de scientifiques a étudié les cerveaux de plus de 150 espèces de requins, se concentrant sur une région du cerveau appelée le tectum optique (colliculus supérieur chez les mammifères).
Reconnu comme le centre de réflexes visuels du cerveau, le tectum optique est principalement responsable des réactions du corps aux objets visibles. En fait, le tectum optique « dicte » aux vertébrés comment bouger en réaction à ce qu’ils voient.
Les scientifiques ont aussi découvert que cette constituante du cerveau chez les requins est très grande, soit de taille similaire à celle des humains. Or, plus la taille du tectum optique est grande, plus on se fie à la vue.
Ce renseignement est particulièrement utile pour prévenir les attaques de requins. En Australie, pour éloigner les requins des plages où les gens se baignent et font du surf, on utilise des pulsations électriques et des produits chimiques. Malheureusement, ces méthodes ne réussissent pas toujours à faire fuir les prédateurs.
L’équipe de recherche de la University of Western Australia croit donc que des éléments visuels pourraient être plus efficaces pour les éloigner. Selon eux, ce pourrait être aussi simple que de peindre des images de serpents venimeux — les requins les reconnaissent et les évitent — sur les planches de surf et les combinaisons.
(Source: telegraph.co.uk, wired.com)